Une grille de lecture de la transformation de nos organisations vers la responsabilisation

François Pellerin
3 min readJun 9, 2023

Dans un post de blog récent, Pierre-Yves GOMEZ décrit les quatre conditions pour fonder nos organisations sur la subsidiarité : le goût du travail bien fait, la responsabilité des salariés dans l'organisation, l'appartenance à une communauté de travail, et la pratique du dialogue et de la délibération. Il se trouve que ces cinq items font système. Ils sont un outil puissant pour suivre la maturation de la transformation.

Les analyses de Pierre-Yves GOMEZ sont précieuses pour leur intelligence et leur finesse. Il nous livre ici ses réflexions sur la #subsidiarité. Il défend d’abord la thèse que le concept (donner la totalité du pouvoir aux échelons inférieurs, et leur faire confiance pour interroger les niveaux supérieurs de l’organisation lorsque c’est nécessaire) est profondément ancré dans la culture de la civilisation occidentale. Il montre ensuite que quatre conditions sont nécessaires pour mettre en œuvre la subsidiarité dans les organisations :

  • le goût du travail bien fait
  • une pratique de la responsabilisation
  • la conscience d’appartenir à une communauté de travail
  • des pratiques de dialogue et de délibération

Si on regarde au-delà de l'analyse de Pierre-Yves GOMEZ, on se rend compte que ces cinq items font système.

On peut en effet transposer l'analyse qui est faite ici à chacun des quatre autres items, et on retrouve le même lien avec les autres.

Système responsabilisant

Prenons par exemple la qualité du travail (ou le goût du travail bien fait),

  • la subsidiarité est une condition de sa mise en œuvre. En effet, si « c'est celui qui fait, qui sait » comme le proclame la fameuse maxime du Lean, comment ne pas donner à celui qui fait la capacité de décider à son niveau, et de lui laisser le choix de remonter au niveau supérieur la décision lorsqu'elle nécessite des compétences ou des moyens plus larges.
  • La responsabilisation des salariés est indispensable pour faire un travail de qualité
  • Des instances de dialogue et de délibération sont nécessaires. Par exemple sous la forme du dialogue sur la qualité du travail cher à Yves Clot et Jean Yves Bonnefond
  • Et enfin une dernière condition est l'existence d'une communauté de travail qui permet une vraie confiance entre ses membres

On peut ainsi prendre chacun des items parmi les cinq, et tenir le même raisonnement. Il s'agit donc d'un système où chacun des items est relié aux quatre autres. Ces 5 items — Subsidiarité, Responsabilité, Dialogue et délibération, Communauté de travail — sont les briques de base d'une transformation vers l'autonomie et la responsabilité dans une organisation. Il faudra s'assurer, tout au long de la transformation, que chacune des briques est bien vivante, et n'en laisser dépérir aucune.

Au-delà de la pure subsidiarité, voilà donc des lignes directrices pour toute organisation qui souhaite s’adapter au monde d’aujourd’hui, et aux attentes de ses membres.

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François Pellerin

Conférencier, chercheur associé MINES ParisTech #travail #management #industrie @frpel